
Le point de départ de cette série est la découverte de nombreuses cartes postales que mon aïeul utilisait comme modèle pour son travail d’aquarelle et de dessin.
Presque comme un jeu, la famille et les amis lui envoyaient lors de leurs vacances une carte qu’ils espéraient voir se muer en oeuvre d’art signée Pram.
Lorsque j’ai exhumé ces cartes, et après avoir lu les souvenirs qui y étaient attachés, j’ai recouvert la partie terrestre/marine avec la peinture la plus noire possible ne laissant visible que le ciel. Ensuite, à l’aide d’un scalpel, je suis venu redessiner un paysage disparu.




Le processus de grattage qui suit celui de caviardage répond aux mêmes impératifs que dans la série Memento Vivere, une exploration plus qu’un processus défini. La phase de peinture et de dessin au scalpel étant éloignées l’une de l’autre dans le temps, l’oubli a eu le temps de faire son oeuvre, et je n’ai plus qu’un souvenir lointain du visuel présent sur la carte avant recouvrement. Les seules indications disponibles sont celles de la carte et le mot qui a été laissé ou non.






Mon grand- père utilisait pour créer ses aquarelles, de petites cartes postales, qu’il achetait, où qu’on lui envoyait. Certaines conservent encore les écrits de quelques amis disparus maintenant ou de la famille.
J’ai souhaité retravailler également ses objets mémoriels, ces «Traces» fantômes d’un lieu ou d’un souvenir en les recouvrant de noir comme le temps peut le faire, et en venant redessiner une ligne, un fragment, une nouvelle histoire et un nouveau paysage.
Seul demeure le ciel au dessus de cette obscurité.

